A A

Histoire de Combrit
Sainte-Marine

Mairie de Combrit
Sainte-Marine

8 rue Général de Gaulle
Tél. 02 98 56 33 14
Fax : 02 98 56 40 65
Mail : mairie@combrit-saintemarine.fr

Horaires d’ouverture du service

Du lundi au vendredi
de 9h à 12h30 et de 14h à 17h

De la légende à aujourd’hui, en passant par des moments phares, découvrez l’histoire de Combrit Sainte-Marine.

La légende

Selon la légende, vers 400-600 de notre ère, trois frères : saint Tudy, saint Vennec et saint Tugdual (ou Tual) arrivent ensemble en terre bretonne. Ils débarquent au Teven, en Combrit.
Pour décider de l’implantation de leurs ermitages, chacun lance une pierre. Tudy envoie sa pierre à l’Ile-Tudy. Il s’établira là-bas. La pierre de Vennec prend la direction de Saint Vennec, aujourd’hui nommée La Clarté, à Combrit. Celle de Tugdual atterrit à Prat Sant Tual, près de Beg an Istr, à Combrit. Une source permet au saint d’y vivre. Mais le terrain marécageux ne lui permet pas de construire son abri. Il décide alors de bâtir son ermitage un peu plus haut, là où se trouve l’actuelle église de Combrit.

La toponymie

Selon la légende, le nom de Combrit associe le mot « Kom », forme évoluée de « Kun » ou « Kon », signifiant élevé, et le mot « Prit » signifiant forme, apparence. La géographie de la commune peut être une hypothèse. Le nom « Combrit » est composé de « Com » indiquant un passage et « brid » une courbe. L’origine pré bretonne est à prendre en compte avec le rapprochement entre « Combret », située dans le département de la Lozère, et « Combrée » en Mayenne, qui a donné « Combre » signifiant barrage, pêcherie ou confluent.
D’ailleurs, les termes « Comboros » en vieux gaulois, « Kembre » en vieux breton, et « Combre » en vieux français, sont issus de la même racine et ont le même sens : combre, confluent.

En breton, Sainte-Marine se dit Sant Voran. Selon le chanoine anglican G.-H. Doble, il s’agit à l’origine de saint Meryn, toujours vénéré dans la paroisse voisine de Plomelin (dont le nom provient de plo-Meryn), ainsi qu’à Plumélin (Morbihan) et Lanmérin (Côtes d’Armor) et à Bodférin et Llanférin, au Pays de Galles. Meryn était compagnon de saint Tugdual (ou Tual), le saint patron de Combrit et l’un des « Sept Saints » fondateurs des diocèses bretons. La statue de la chapelle de Sainte-Marine représente une vierge de Bithynie (Asie Mineure) nommée Marina.
Une autre explication quant à l’origine de Sainte-Marine est parfois évoquée : une déformation du nom de saint Morand, un évèque de Rennes de la fin du VIIe siècle, qui était au XVIe siècle le saint patron de la chapelle.
Selon d’autres auteurs, saint Morand serait un ermite irlandais. Pour d’autres, saint Morand serait l’éponyme de Lambourg, autrefois trève (succursale) de la paroisse de Combrit.

La Préhistoire

Des cuves de salaisons ont été découvertes à Sainte-Marine, à Malakoff, à Kérobistin et au Moguer, indiquant une forte présence de population gallo-romaine.

Les premières traces humaines recensées datent de l’époque Néolithique, soit vers 4 500 avant Jésus-Christ. Il s’agit d’objets utilitaires (tessons de poteries et pièces de bronze retrouvés à Kérobistin, pointes de flèches à Bonèze) et de menhirs (au Treustel-Nevez, à Kerdousten et de Seiz-Feuteun à Pen Menez).

A l’Age de Bronze, vers 2000 avant Jésus-Christ, l’usage de la métallurgie se développe. De cette époque, des armes en bronze ont été trouvées (poignards et haches trouvés à Quilien, Ti Robin, Toul ar Sarpent en Menez Boutin et Ker Omnès). Des tumulus, sépultures de pierres recouvertes de terre, ont également été découverts sur le territoire communal. A Quilien, on a retrouvé deux vases, deux haches et un polissoir. A Ker Omnès, une urne à cendres, deux perles de verre et une bague en bronze ont été découvertes.

L’Age de Fer, vers 300 avant Jésus-Christ, est marqué par la présence des Celtes et des Armoricains dans la région. Des traces de leurs installations ont été retrouvées à travers des stèles, parfois sculptées, au Léoc, à Kerneac’h et à Kélen. Des stèles, dont certaines portant des cupules, et des augets témoignent d’une industrie de sel à Kérobistin. Sur le même site, des cuves de salaisons gallo-romaines ont été retrouvées. Des traces de présence gallo-romaine et romaine ont été décelées près des hameaux de Quillien et de Corroac’h.

 

L’Antiquité

Des traces de construction de la période gallo-romaine ont été retrouvées sur le territoire de la commune. Elles attestent de l’existence d’un grand village gallo-romain allant de Kérobistin à la Pointe de Sainte-Marine, au lieu-dit Kergaradec, ainsi que d’un camp retranché à Kerveleguen, d’une villa romaine à Kergadec et d’une voie romaine à l’étang de Corroac’h. Lors de fouilles, plusieurs objets ont été mis au jour : des poteries, des pièces de monnaie, des cavaliers en terre cuite, une bague en or, des fibules et cinq cuves de salaisons. Un camp romain aurait existé sur l’emplacement actuel des ruines de la chapelle Saint-Vital, la forme triangulaire du terrain serait caractéristique. Vers 200-250 ap. J.C., la domination romaine prend fin. Des barbares ravagent le littoral breton durant cette période de troubles.  Peu d’informations nous sont parvenues de cette période, marquée essentiellement par des pillages, des vols et des massacres.


Le Moyen-Age

Le château du Cosquer, ici photographié dans les années 30, a été construit au cours du XIe siècle.

Le Xe siècle est une période qui voit une émigration importante des Bretons de Grande-Bretagne vers l’Armorique. Malgré cette arrivée, la population Gallo-romaine subsiste sur place, ce qui peut expliquer que le nom de « Combrit » n’ait pas subi de « bretonnisation ».

Au même moment, des incursions et pillages des Normands en Bretagne ont lieu. En 919, les Normands occupent une large partie du territoire breton. A cette époque, le village de Sainte-Marine, en place sur l’estuaire, est ravagé. Les habitants sont réduits en servitude. En 936, Alain Barbetorte, prince breton, met un terme à l’occupation normande.

La période médiévale voit l’apparition des paroisses comme subdivision du territoire du royaume. La paroisse de Combrit fait partie de la Baronnie du Pont (Pont-l’Abbé) et comprend deux trèves (succursales) : Lambourg (aujourd’hui quartier de Pont-l’Abbé) et l’Ile-Tudy.

Au Xe siècle, vingt « feux » (familles) de pêcheurs sont recensés à Sainte-Marine. Ces marins s’inscrivent dans le sillage de ceux de Tréoultré (ancien nom de Penmarc’h). Les barques sont alors spécialisées dans le transport de vin de Bordeaux et de Saintonge. Une route maritime les conduit de la Gironde jusqu’aux ports de la Manche et de la Mer du Nord.

Après le XIe siècle, de petites seigneuries, vassales de grands fiefs et baronnies, se multiplient. Issues de grandes familles ou de chevaliers anoblis pour faits de guerres, ces seigneuries ont cherché à se constituer des droits féodaux. A Combrit, il existe une vingtaine de maisons nobles (manoirs et châteaux, dépendant de la Baronnie du Pont), dont deux principales au Cosquer (Kozker) appartenant à la famille du Cosquer  et à la famille du Vieuxville, et à Korvac’h appartenant à la famille du Guermeur.

Aux XIIe et XIVe siècles, les ports font valoir leur importance. L’enrichissement du pays découle, en effet, d’une activité commerciale basée sur les échanges maritimes de port en port (le cabotage) et la pêche.

Cette période d’opulence va entraîner le développement d’un style architectural original appelé « Ecole de Pont-Croix », concernant la création de monuments religieux : églises, chapelles et calvaires.

 

Époque Moderne

Le manoir de Trébriand en Trémel fut l’une des propriétés de Guy Eder de la Fontenelle.

Au début du XVIe siècle, même si les barques de Sainte-Marine sont présentes dans plusieurs ports de l’Atlantique (douze barques recensées au port de la Rochelle, six à Nantes), les habitants de la commune sont essentiellement regroupés dans des fermes. Les hommes sont donc tout à la fois marins et paysans.

Au milieu du XVIe siècle, les employés de ferme du Roy (les Douaniers) sont les nouveaux venus dans la commune. Sainte-Marine devient alors une place stratégique qui a pour vocation de surveiller la côte, de contrôler l’entrée de l’Odet, d’identifier et d’inventorier les navires en relâche dans l’estuaire. Les hostilités avec l’Angleterre entraînent le déclin économique de toute la région du Cap Caval (ancien nom du Pays Bigouden), du fait de l’insécurité en mer. Sainte-Marine et l’Ile-Tudy en pâtissent.

Le baron Du Pont, ainsi que plusieurs de ses vassaux, adoptent le protestantisme. Le château de Pont-l’Abbé est alors assiégé, pillé. Il en est de même pour de nombreux manoirs de la région. Le baron Du Pont et Charles du Quellenec dit Soubise, sont assassinés le 25 août 1572, à Paris, lors du massacre de la Saint-Barthélémy.

Cette période de troubles est également marquée par des pillages réalisés par des personnages devenus aujourd’hui célèbres pour leurs exactions :
Guy Eder de la Fontenelle qui, à la tête de 3 000 hommes, ravage la région, avant d’être exécuté en Place de Grève, à Paris, en 1602
Christophe d’Arradon, dit le Baron de Camors, qui s’empare des ports d’Audierne et de Pont-Croix, avant de s’établir au château du Cosquer à Combrit, d’où il opère par raids dans la région pour perturber le trafic maritime à l’embouchure de l’Odet. Les troupes royales finiront par le chasser.

En janvier 1599, peu de temps avant la fin des hostilités du brigandage, 106 paroisses de l’évêché de Cornouaille, dont les paroisses de Combrit et de sa trêve l’Ile-Tudy, présentent au Présidial de Quimper une requête adressée au roi Henri IV lui demandant l’exonération des impôts. Le roi fit une remise des impôts passés impayés et de toutes les impositions royales jusqu’en 1604. La région bénéficia également d’une réduction de 2/3 des dîmes des années 1604, 1605 et 1606.

L’architecture religieuse, des XIVe, XVe et XVIe siècles, voit l’éclosion d’un grand nombre de réalisations comme l’église Saint Tual, les chapelles de Saint-Vennec (aujourd’hui appelée chapelle de la Clarté), de Sainte-Marine et Saint Vital (ou Saint Vio), dont il ne subsiste aujourd’hui que quelques ruines. On retrouve également des constructions de la même époque dans les trêves de Combrit comme les églises de l’Ile-Tudy et de Lambour, la chapelle Saint Gildas à l’Ile Chevalier et la chapelle Sainte Servais (aujourd’hui disparue). A Sainte-Marine se trouve également une maison, datée de 1854 : la Maison du Maître de Barque.

 

La révolte des Bonnets Rouges

La révolte des Bonnets Rouges fut particulièrement intense à Combrit : le clocher de l’église paroissiale fut décapité.

Colbert fait instaurer en Bretagne une nouvelle taxe sur la vaisselle d’étain, le tabac et la rédaction des actes. Ces nouvelles mesures entraînent des révoltes antifiscales qui se répandent des villes de Haute-Bretagne aux campagnes de Basse-Bretagne, et plus particulièrement en Pays Bigouden. C’est la révolte du Papier Timbré, dite des « Bonnets Rouges ».

Le 23 juin 1675, les révoltés de Combrit, avec à leur tête, Germain Le Blons, attaquent le château du Cosquer et s’emparent de Nicolas Euzenou de Kersalûn, le maître des lieux. Les insurgés montent au clocher de l’église paroissiale et y fixent un drapeau rouge. Les révoltés veulent détruire les actes consignant les privilèges seigneuriaux. A Pont-l’Abbé, les révoltés attaquent eux aussi le Château et le couvent des Carmes.

Le 2 juillet 1675, le Code Paysan est rédigé dans la chapelle de la Tréminou (Plomeur) par les dirigeants de 14 paroisses révoltées.
La répression, ordonnée par Louis XIV, est sanglante. A Combrit, au château du Cosquer, où avait été malmené Nicolas Euzenou de Kersalûn, 14 personnes sont pendues, d’autres sont condamnées aux galères. Germain Le Blouz, seigneur de Roscanvel, et trois autres meneurs, sont exécutés à Pont-l’Abbé. Les cloches ayant sonné le tocsin pour la révolte sont descendues. Le clocher de l’église paroissiale est décapité. D’autres chapelles et églises subissent le même sort, dont Lambourg qui faisait alors partie de Combrit. Les paroisses furent excommuniées pour 100 ans. Le clocher de l’église de Combrit fut reconstruit en 1774, suite au pardon accordé par Louis XVI.

 

La Révolution Française

Avant la Révolution Française, Combrit, vaste paroisse du Pays Bigouden, et ses deux trêves de l’Ile-Tudy et de Lambour, représente une source de revenus et de biens à l’intention des clercs de la cathédrale de Quimper. Par décision du roi, les Etats Généraux sont convoqués le 27 avril 1789. La rédaction de cahier de doléances commence alors. Ils sont signés de presque tous les recteurs de paroisses, dont celui de Combrit : Joseph Dilhuit.

Première page du Cahier de doléances de Combrit.

La nuit du 7 août 1789 sont votés les textes d’abolition des privilèges et des droits féodaux, ce qui entraîne la fin de l’autonomie de la Bretagne. Lambour, trêve de Combrit, est alors rattachée à Pont-l’Abbé, ainsi que l’Ile Chevalier, au moment de la création administrative de cette commune.

Dès 1791, les familles de la noblesse commencent à émigrer. Leurs biens, ainsi que ceux de l’église, sont vendus comme biens nationaux. Les chapelles de Sainte-Marine et de Saint Vennec (La Clarté) sont ruinées. L’église de Combrit sert de grange et de dépôt de munitions aux troupes républicaines, installées dans le château du Cosquer.

A Combrit, le recteur Joseph Dilhuit refuse de prêter serment à la convention et émigre en Espagne. Le vicaire Yves Andro refuse également le serment, il est arrêté le 7 mars 1793 et emprisonné à l’abbaye de Kerlot Quimper, puis à celle de des Capucins à Landerneau. Il termina sa vie dans d’effroyables circonstances en croupissant sur des pontons , à Rochefort, jusqu’en 1795. A Lambour, le vicaire Le Daeron refuse également le serment. Un recteur assermenté, Jean-Baptiste Diouron, est élu le 27 mars 1791.

En 1792, une nouvelle caste de possédants apparaît. A Combrit, il en résulte 37 adjudications, à l’Ile-Tudy, une adjudication. Un dénommé Le Bour et associé achète Notre-Dame de la Clarté, en Combrit. Le Déan achète Le Moulin de l’Ecluse.

 

La Restauration

Charles X.

Au cours de la Restauration (1814-1830), les conseillers municipaux prêtent serment aux rois successifs : Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe 1er. Au cours de son règne (1830-1848), Louis-Philippe demande un recensement des habitants du Royaume.  Combrit compte alors 1 640 habitants (1 392 en 1800).

On note alors une prédominance des professions agricoles et textiles. François Le Déan, député quimpérois, est l’instigateur de la culture de la pomme de terre dans la région. Le 5 mars 1826, l’Ile-Tudy devient commune et paroisse autonome.

 

Le Second Empire

Napoléon III.

En 1858, Napoléon III, Empereur des Français, est de passage à Quimper. Les élus des communes se présentent à lui revêtus de leur tenue traditionnelle, et non « déguisés en français ». A cette occasion, les bateaux, qui remontent l’Odet, bénéficient d’une gratification de 20 Francs.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le Cosquer devient la propriété du Général Cousin-Montauban. En 1860, celui-ci dirige une expédition française en Chine où il se distingue par la bataille et la prise du pont de Palikao. Cela lui vaut le titre de « Comte de Palikao ». Il s’empare ensuite de la ville de Pékin. En juillet 1870, Napoléon III le nomme Président du Conseil et ministre de la Guerre, titre qu’il conserve jusqu’à la fin du Régime Impérial et l’avènement de la 3e République.

Lors de la guerre de 1870, contre les Prussiens, quelques Combritois perdent la vie au cours des opérations militaires. Suite à l’abdication de Napoléon III, le Général de Kératry, sous les ordres de Gambetta, ministre de la Guerre du nouveau gouvernement, crée une armée de Bretagne. 79 305 Bretons sont mobilisés. 60 000 sont rassemblés dans la région du Mans, à Conlie. Parqués dans un camp, les soldats sont mal nourris, mal logés, désarmés. Alors que des généreux s’émeuvent de cette situation, Gambetta refuse l’évacuation du camp et finit par envoyer les troupes au combat. En janvier 1871, armés de fusils rouillés et de cartouches défectueuses, l’armée Bretonne est massacrée par les Prussiens.

 

La fin du XIXe siècle

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la commune de Combrit connaît un essor économique important, grâce à l’amendement des terres par le maërl (accumulation d’algues rouges) des Iles Glénan. La mécanisation voit l’implantation de nombreuses conserveries dans la région que Combrit approvisionne en céréales, pommes de terre, petits pois et haricots. Le train permet, à partir de la gare Combrit-Tréméoc, les expéditions de ces denrées vers le reste de la France.

 

  • L’arrivée du train

Le 7 avril 1884, la ligne de train Quimper Pont-l’Abbé est inaugurée. La gare de Combrit-Tréméoc est construite afin de faciliter l’accès aux stations balnéaires de l’Ile-Tudy et Sainte-Marine. La gare constitue un pôle attractif et économique. Les wagons de marchandises se répartissent le long des voies de garage et se remplissent de sacs de céréales et de pommes de terre.

  • Les écoles

A l’époque de Napoléon III, deux écoles communales sont en fonction. L’école publique des garçons et celle des filles, en réalité, école privée propriété de la Comtesse de Guerdavid, conduite par les sœurs. Au début du XXe siècle, une troisième école est ouverte. En décembre 1906, les Frères de l’Instruction Chrétienne sont autorisés à ouvrir un établissement à Combrit, dans un local mis à disposition par des particuliers. La scolarité dure 4-5 ans. La pratique du breton fait l’objet de punitions. A la rentrée 1910, l’école laïque, « Skol an Diaoul » (l’école du diable) ouvre ses portes. En 1922, l’école de Sainte-Marine fait sa première rentrée.

 

  • La traversée de l’Odet

    Le bac à vapeur, qui permettait de traverser l’Odet, entre 1911 et 1928.

L’estuaire de l’Odet a longtemps constitué une barrière aux relations entre le Pays Bigouden et le Pays Fouesnantais. A cette séparation naturelle sont venues se greffer un mode de vie et une économie quelque peu différente, suivant que l’on se trouvait sur la rive droite ou la rive gauche de la rivière.

La tradition du « péage » sur l’Odet remonte à l’Ancien Régime, pendant lequel le « droit de passage » appartenait conjointement au Marquis de Kersalain (paroisse de Combrit) et au Marquis de Cheffontaine (paroisse de Clohars-Fouesnant), dont la juridiction s’étendait sur la paroisse de Perguet (aujourd’hui Bénodet). Le droit était affermé pour une période de 6 ans, l’adjudicataire pratiquait un tarif de passage, établi à partir de 1816, réglé et approuvé par l’autorité supérieure. Il bénéficiait de la jouissance d’une petite maison au port de Sainte-Marine. Cet avantage fut supprimé à la Révolution, le Département récupérant alors le droit de passage.

Au début du XIXe siècle, et durant les siècles précédents, le bac « passager » était un simple canot, qui ne transportait ni chevaux ni voitures, mais uniquement des personnes à pied. En 1817, un bac « charretier » est mis en service.

Tout au long du XIXe siècle, d’innombrables péripéties ont rendu la traversée aléatoire, sinon dangereuse. On se rappelle de certaines d’entre elles :
– le 21 janvier 1823, une tempête détache le bac qui disparait alors au large
– le 26 mars 1838, le bac, envoyé à la pêche en mer, fait naufrage. Le bac de remplacement sombre
– arrêt du service par manque de fermiers, le bail n’étant pas renouvelé
– arrêt du service pour travaux de restauration des cales de Bénodet et de Sainte-Marine
– En 1902, le bac fait naufrage

En 1911, le premier bac à vapeur fait la traversée de l’Odet. Il mesure 16 mètres de long et 8 mètres de large. Il peut transporter plusieurs véhicules. Il fonctionne par traction de chaînes mouillées dans l’Odet.

Le 28 juillet 1929, un nouveau bac à vapeur est mis en service. Les 4 et 5 décembre, une violente tempête éclate. Le bac fait naufrage. Il est renfloué le 10 décembre 1930 et reprend du service le 20 avril 1931.

Le 11 août 1944, les Allemands font exploser le bac sur la cale, du côté de Sainte-Marine.

Dès janvier 1945, le passage est assuré par un bac de secours (chaland en bois), remorqué par une vedette. Le nouveau bac à vapeur est mis en service en 1951.

En 1972, l’ouverture du Pont de Cornouaille met fin au bac. Une vedette assure toutefois la traversée des piétons. Aujourd’hui encore, d’avril à septembre, cette traversée est possible.

 

Le XXe siècle

  • Les marins à l’Abri

Construction de l’Abri du Marin de Sainte-Marine en 1910.

En 1910, Jacques de Thézac (1862-1936) s’installe à Sainte-Marine. Dans le but d’aider les marins, il crée la Société des Abris du Marin et l’Almanach du Marin Breton. Entre 1900 et 1933, une douzaine de bâtisses roses s’élèvent sur les côtes bretonnes. L’Abri du Marin de Sainte-Marine ouvre ses portes en 1910. Jacques de Thézac consacrera une grande partie de sa vie à ceux qu’il appelait ses « chers amis », avec la complicité de son inséparable chauffeur et matelot, Pierre Quéméré, de Sainte-Marine.

 

  • La Grande Guerre

Détail du Monument aux morts de l’église par Lucien Simon.

En 1914, la Première Guerre Mondiale éclate. Dès les premiers combats, les régiments bretons sont décimés. Commence alors la guerre de position dans les tranchées, mais également une guerre maritime dont la région est le témoin. Après l’Armistice du 11-Novembre 1918, on dénombre près de 1 687 800 morts, civils et militaires pour la France, dont 138 000 Bretons.
La commune de Combrit a fait inscrire 137 noms de ses enfants morts pour la patrie sur le Monument aux Morts. Après le conflit, le développement des machines et du transport (automobile, train) crée un grand essor économique et enrichit les relations avec les régions avoisinantes. La gare de Combrit-Tréméoc permet l’expédition de tous les produits agricoles. La population peut aussi se déplacer avec plus de facilité.

 

  • La Seconde Guerre Mondiale

Des soldats allemands sur le bac durant la Seconde Guerre Mondiale.

La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) entraîne une régression de l’économie sur la commune. Des troupes allemandes occupent Combrit, et surtout Sainte-Marine. Beaucoup de paysans sont prisonniers de guerre, ce qui ralentit la machine économique. La commune de Combrit est en zone noire (Mur de l’Atlantique). A la fin des hostilités, elle subit les contrecoups de la débâcle allemande par des bombardements de Sainte-Marine et de Bénodet par les Alliés et par des actes de résistance suivis de représailles (rafles de la population masculine et destruction du bac par les troupes allemandes). La commune fait inscrire 26 noms d’enfants morts pour la patrie sur le Monument aux morts.
Après la guerre, le retour des prisonniers d’Allemagne va permettre le développement des productions agricoles dû à la mécanisation et au regroupement des fermes. Une très forte migration de la population vers les villes comme Nantes, Brest et Paris se fait sentir.
A noter que trois enfants de la commune sont tombés au combat pendant les guerres coloniales, leurs noms sont inscrits sur le Monument aux morts.