Fév
Jacques de Thézac au service des marins
Au début du XXème siècle, la population bretonne est jeune mais son espérance de vie est assez courte. Les conditions de vie sont rudes et marquées par deux fléaux : l’alcoolisme et la tuberculose.
La Bretagne est réputée pour être une terre d’alcooliques alors que les chiffres montrent que la consommation moyenne est bien en-deçà de celle des autres régions. Seulement, l’ivresse est visible avec ces marins en bordée, zigzaguant sur les quais… Les débits de boissons sont nombreux sur le territoire. Ce sont des lieux de convivialité où se nouent des contrats, où se distribue la paie, où on célèbre les bons moments et où on noie les mauvais jours…. Petit à petit, l’ivresse occasionnelle cède la place à l’ivrognerie puis à l’alcoolisme. Les politiques antialcooliques se multiplient mais ne rencontrent pas un franc succès. Aujourd’hui la prévention et la prise en charge de la maladie restent une priorité majeure de santé publique.
Autre fléau des ports bretons, la tuberculose fait des ravages chez ces populations déjà fragilisées par l’alcoolisme. En 1900, on estime que la tuberculose est responsable de plus de 150 000 décès dans le pays. Maladie contagieuse, elle se propage par la promiscuité et le surpeuplement des logements. Afin de traiter les malades, on les éloigne dans des sanatoriums où ils sont traités par cures d’air, de soleil et de lumière. Le sanatorium de Perharidy à Roscoff est l’un de ces établissements. Il est considéré comme « le plus parfait qui existe en France » par le professeur Albert Calmette, inventeur du vaccin BCG avec son collègue Camille Guérin en 1921. Aujourd’hui, la tuberculose est toujours la maladie infectieuse qui arrive en tête des causes de mortalité dans le monde, devant le sida, avec 4 000 morts par jour.
Lorsque Jacques de Thézac arrive dans la région à l’occasion d’une régate, il prend conscience de ces conditions de vie difficiles. Il va alors tout mettre en œuvre pour aider les pêcheurs bretons et leurs familles. Avec la création de l’Almanach du Marin Breton puis des Abris du Marin, il met en place des actions pour améliorer la santé des populations littorales. Entouré de médecins et scientifiques, il se lance dans des expériences d’algothérapie et de perhéliothérapie afin de soigner les blessures et surtout la tuberculose. Dans les Abris, il propose de consommer de la « Véritable eau-de-vie » (en fait de l’eau minérale) et de la tisane d’eucalyptus. Il organise également des conférences pour donner les meilleures chances à ces marins qu’il apprécie tant.
L’exposition a été réalisée en lien avec le travail du docteur Anne Forrer dont le livre « Les pêcheurs côtiers de Cornouaille – 1899-1936 – Les soins dans les Abris du Marin et l’Almanach du Marin Breton« est en vente à l’Abri.
Musée ouvert :
- du jeudi 17 au dimanche 20 décembre
- du mardi 29 au jeudi 31 décembre,
- le samedi 2 et dimanche 3 janvier
Plus d'informations
2 € adulte ; 1 € pour les 12-18 ans ; 1 € pour les groupes (plus de 10 personnes) ; gratuit pour les enfants de moins de 12 ans ; 8 € la carte annuelle ; 3 € le billet couplé avec le Fort de Sainte-Marine
02 98 51 90 81